"Mon tout premier après-midi Cali commence par une petite séance de bricolage chez Laure : ce jeudi ce sera une histoire d’indiens et pour cela les plumes à foison s’imposent. Marie et Laure assemblent avec dextérité des bandeaux de plumes et décorent une sacoche d’une “fourrure de bison”: ce sera la sacoche magique du sorcier qui exauce les vœux des téméraires indiens qui parviennent jusqu’à lui. Nous sommes assez contentes de la morale de ce joli livre : c’est l’indien le plus patient, qui suit les conseils du magicien de ne pas ouvrir la sacoche magique avant d’être rentré au village qui est récompensé, alors que les autres indiens cupides sont tour à tour noyé, transformé en pierre et en pin par les foudres du vieux sage. Mais nous ne nous doutons pas que nos accessoires allaient déclencher une vague de folie dans la salle de lecture: tous les indiens de l’histoire sont oubliés sitôt que le premier a demandé: “Je peux avoir une plume?”. Tout le monde en veut et pas moyen de les faire rasseoir tranquilles en cercle. Nous essayons de recapter l’attention en faisant les voix rauques d’indiens mais c’est difficile. Honnêtement, pour mon baptême Cali je n’aurais pas cru que ce soit aussi difficile !
On décide de faire une petite pause
dans la lecture en faisant des courses de cheval dans le couloir de l’école
(en l’occurrence ce sont Marie, Bénédicte et moi les fiers
destriers avec les petits lecteurs de Cali sur le dos). Ensuite, dès
que l’on se resépare en plus petits groupes de deux ou trois les
enfants sont de nouveau toute ouïe ! Ils redemandent une deuxième
puis une troisième histoire. Malheureusement, il est déjà temps de
repartir. Une petite fille est particulièrement attristée de notre
départ : elle insiste pour un dernier livre qu’elle serre dans sa
main. J’essaye de la convaincre de l’emprunter et de se faire
lire l’histoire à la maison. Sa réponse me serre un peu le cœur
: chez elle il n’y a personne qui ne lui lit des histoires, jamais.
Je la rassure comme je peux en lui disant que dans quelques mois elle
pourra tout lire toute seule. Nous rentrons assez épuisés de notre
après-midi Cali, épuisés mais contents quand même !"