
Par un après-midi de grisaille humide, trois conteuses
d’histoires s’engouffrèrent dans la petite école maternelle. Les enfants les
attendaient, sagement assis à leurs petites tables rondes. « Qui veut
venir écouter une histoire ? ». Quelques enfants poussent des
« moi ! » enthousiastes, la plupart regardent, intimidés, les
nouvelles venues. Layla m’attrape par la main, et nous nous dirigeons tous
ensemble vers la bibliothèque. Les enfants s’assoient sur les cubes multicolores
placés en demi-cercle et écoutent la première histoire : « Et cric et
crac, je sors l’histoire de mon sac ! ».
Malgré la pluie au-dehors
(facteur d’hyperactivité chez les moins de dix ans en temps normal), les
enfants font preuve d’une attention attendrissante. Une fois le premier conte
terminé, chacun pioche dans la grande malle aux livres, et en ressort chacun
un. Je m’assois avec la petite Pauline et Ahmed dans un coin, tous les deux
ayant jeté leur dévolu sur une histoire de poupées russes vivant en Sibérie.


La
pluie ayant finalement quand même eu raison de la concentration des enfants, je
leur raconte une légende : « Les enfants, savez-vous pourquoi il est
très dangereux de courir et de faire du bruit dans cette pièce ? ». Ils me
jettent un regard curieux et interloqué. « Eh bien, c’est parce qu’un
dragon dort dans la cave, qui se situe juste en dessous. Et vous savez ce que
ça fait un dragon réveillé dans son sommeil ? Ca fait…
RHOOOOAAAHH ! » Fis-je en leur bondissant dessus. Tandis que Mourad
et Kevin me neutralisaient en immobilisant mes jambes, Léa, elle, se pendit à
mon cou. Je déclarais une trêve en disant que le dragon s’était rendormi, et
les enfants de marcher sur la pointe des pieds
, veillant
à ne plus réveiller la créature.
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